Le 15e colloque du Comité interprofessionnel du bois énergie (CIBE) s’est ouvert ce jeudi 13 octobre à Lille. L’occasion pour son président, Mathieu Fleury, de rassurer et de rappeler sa confiance en la filière.
« L’actualité énergétique est pléthorique… », a annoncé d’emblée Mathieu Fleury, président du CIBE, lors du discours d’ouverture du 15e colloque du CIBE - qui se tenait à Lille ce jeudi 13 octobre -. « Le bois-énergie a connu une croissance sur l’ensemble des combustibles bois avec un hiver 2021/2022 qui s’est bien déroulé. Mais quid de l’hiver prochain avec ce contexte perturbé ? Les acteurs se mobilisent pour préparer au mieux la saison. Si on a du carburant, et les Hommes qui s’impliquent dans la filière, le bois énergie devrait être au rendez-vous des attentes ». Dans le détail des combustibles, Mathieu Fleury confie que la demande a été soutenue avec une hausse de 15 % sur le bois buche (les plus gros volumes de bois !). Le risque que peut avoir le bois buche pour cet hiver ? La disponibilité en combustible sec, prêt à l’emploi… Sur le granulé, la situation est plus complexe. « La filière subit une panique des particuliers pour surstocker ! Cet emballement de la demande est parfois lié aux médias… Il faut éviter de céder à la panique, c’est le message que je veux faire passer pour les consommateurs. Il n’y a pas de rupture dans les points d’approvisionnement ». Le président appuie qu’il a totalement confiance en la filière granulé. « Des importations manquent en Europe mais cette jeune filière s’organise et sera au rendez-vous ». Concernant les combustibles bois pour les chaufferies industrielles, l’hiver a été bien préparé. Mathieu Fleury conclut son discours en rappelant qu’un échange « plus régulier » doit être installé entre les consommateurs et producteurs, et même au niveau de l’Europe… « On a une marge de progrès. La communication est indispensable pour sortir d’un dialogue de sourd au niveau de l’Union Européenne ! Certaines discussions sur l’usage du bois énergie me laissent perplexe. »
Mise à jour de l’ACV chauffage domestique bois
Agnes Jacques, directrice régionale déléguée Hauts-de-France à l’Ademe – partenaire du colloque –, a fait un tour d’horizon de la production d’EnR dans l’Hexagone. Elle indique que la production primaire d’EnR est en hausse de 70 % entre 2005 et 2020 en France métropolitaine et que la biomasse énergie constitue la 1ère EnR en France (45 % de la production) même si la part des EnR dans la consommation finale d’énergie reste trop faible. Emilie Machefaux, cheffe du service Chaleur renouvelable à l’Ademe, poursuit que le bois énergie est au cœur de plusieurs enjeux. « Nous avons à cœur de développer le bois énergie et cela passera par le développement de solutions. L’Ademe travaille notamment sur l’amélioration des connaissances sur les ressources disponibles et les usages du bois, la publication d’un guide de bonnes pratiques, et sur la compatibilité entre bois énergie et la qualité de l’air. Le bois énergie est une énergie incontournable pour la neutralité carbone. Elle est confrontée à des controverses mais l’idée est de s’inscrire dans une filière à haute performance environnementale. On est tous acteurs et responsables de l’efficacité de la filière… » Elle ajoute qu’une mise à jour du bilan environnemental (ACV) pour le chauffage au bois domestique est en cours et sera effective en 2023.
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