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Gurtner achève sa mutation

13 DÉCEMBRE 2018 - L'Installateur

Après s’être spécialisé pendant près d’un siècle dans les carburateurs pour motocycles, Gurtner recentre son expertise dans le domaine de la régulation et du dosage des gaz. L’entreprise met aujourd’hui le service et l’innovation au centre de ses priorités.

Gurtner achève sa mutation

Quelle est l’actualité de votre entreprise ?
Bruno Tracco
: Gurtner est une société française spécialiste des équipements gaz (butane, propane et gaz naturel) qui a 111 ans. Située à Pontarlier dans le Doubs, l’entreprise atteint un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2017 et emploie 90 salariés. Nous conservons également une petite activité historique dans le secteur des deux roues et de  l’automobile. Notre activité gaz se développe au profit de celle de l’automobile : elle devrait intégrer une surface de stockage supplémentaire de 1 000m2 dans trois mois sur une surface totale de 8 000m2. Cette surface dédiée au stockage s’est ainsi accrue de 25 % en un an. Nous déployons aussi une politique importante de stock afin que nos 800 produits soient disponibles en moins de 48 heures. La qualité de service est une de nos caractéristiques. Enfin, nous sommes également en phase de recrutement puisque trois nouveaux salariés ont récemment rejoint le groupe.

Quelles sont les grandes tendances du marché des équipements gaz ?
B. T.
 : La tendance est à la connexion des réseaux de gaz notamment liée à la future installation de onze millions de compteurs Gazpar. Le marché du gaz s’intègre ainsi progressivement aux Smart Grids. Nous innovons en ce sens en proposant, par exemple, des produits connectés avec inverseur et détendeur. Ceux-ci donnent des informations sur le niveau de la bouteille de gaz et permettent d’anticiper leur remplacement. 

Quelles autres solutions récentes avez-vous commercialisé pour répondre aux tendances du marché ?
B. T. 
: Notre gamme de tuyaux PLT nommée Izinox s’élargit également. Elle est désormais proposée du DN 12 au DN 25 pour des applications allant jusqu’à 2 bar. Cette évolution, qui a remporté le prix de l’innovation aux étoiles Algorel 2018, permet ainsi d’employer tous les gaz, contrairement aux tuyaux de 500 mbar autorisant exclusivement le gaz naturel. Ce lancement fait écho à la norme sur le PLT gaz en janvier 2018 permettant l’utilisation de ces tuyaux sur des chantiers gaz, butane et propane. Cette gamme dispose toujours de raccords préassemblés, d’une bague Iziring (pré-positionnement des deux parties du raccord pour un encliquetage direct et un contrôle visuel), d’un serrage en butée et d’une double étanchéité.  De plus, nous avons lancé un détendeur sécurité DSP qui sera proposé avec un nouveau design d’ici la fin de l’année. Des raccords pour gaz naturel et des coffrets gaz (comprenant des robinets détendeurs, raccords et compteurs…) feront également partie des nouveautés 2019. 

Quel regard portez-vous sur les professionnels du bâtiment et plus spécifiquement sur les installateurs ? 
B. T.
: Nous collaborons avec un panel d’installateurs pour cerner leurs attentes et nous sommes également en liaison avec certains lycées. L’objectif est d’améliorer notre offre produit et de faire évoluer notre stock selon les habitudes des installateurs qui ne sont pas les mêmes d’une région à l’autre. Le métier évolue vers plus de technicité et l’installateur doit assimiler plus de connaissances. La frontière entre électricien et installateur s’atténue avec l’arrivée des pompes à chaleur et des chaudières connectées. D’autre part, les installateurs étaient auparavant plus fidèles aux distributeurs professionnels historiques. Avec l’arrivée du numérique, l’offre s’est élargie et l’installateur est plus volatile. Il est aussi confronté à des coûts fixes qui augmentent et à des rythmes de chantier plus intenses. Leur périmètre d’action s’élargit et les installateurs se déplacent sur des chantiers plus lointains et plus complexes. Les grandes sociétés travaillent sur des projets de taille importante et les TPE sur des chantiers de proximité parfois comme des sous-traitants. Les entreprises de taille intermédiaire éprouvent, quant à elles, des difficultés à se positionner entre ces deux extrêmes. 

 

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Une interview parue dans le numéro spécial "L'Installateur fête ses 70 ans" accompagnant l'édition de novembre

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