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Généraliser les CPE pour massifier les économies d’énergie

20 JUIN 2019 - CFP

Comme chaque année depuis cinq ans, le Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenance (Snec) a réalisé une enquête sur le chauffage collectif et l’efficacité énergétique. Le constat : les contrats avec garantie de résultats dégagent 18 % d’économies d’énergie supplémentaires par rapport aux contrats de moyens.

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« Il est primordial d’engager des politiques d’efficacité énergétique ambitieuses sur le parc de logements existant, pose Olivier Salvat, président du Snec et vice-président de la Fédération des services énergie environnement (Fedene). Les 5 millions de logements chauffés au moyen d’un système de chauffage collectif représentent un cinquième du parc existant et 330 millions de m² pour une consommation finale de 63 TWh. L’efficacité énergétique du chauffage constitue dès lors un levier majeur pour la transition énergétique. » Mettre en avant le service pour réaliser des économies d’énergie, tel est le cheval de bataille du syndicat. Selon l’enquête qu’il vient de réaliser, les contrats avec garantie de résultats dégagent 18 % d’économies d’énergie supplémentaires par rapport aux contrats de moyens. « Une généralisation sur tous les bâtiments des contrats comprenant une garantie de résultats énergétiques, pilotage énergétique notamment, permettrait d’économiser 0,7 TWh par an, soit une diminution des émissions de 110 000 tonnes de CO2. » Et ainsi d’atteindre un tiers des objectifs 2028 de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) à coût maîtrisé. Cette dernière prévoit en effet une baisse de la consommation dans les bâtiments de l’ordre de 12 % entre 2016 et 2028, soit une baisse de 51 TWh de la consommation des logements. « Toutefois, il est nécessaire de tenir compte de la croissance et de la reconstruction du parc, commente le Snec. Il faudra alors que la rénovation du parc de logements existant permette d’économiser 55 TWh d’ici 2028. »

Segmenter les actions par typologies de bâtiments

Autre proposition du Snec : les rénovations techniques dans le cadre de CPE doivent être encouragées, prioritairement sur les bâtiments intermédiaires (étiquettes D et E). Les actions de performance sur les installations techniques (changements de chaudière, isolation des réseaux de chauffage…) incluses dans des CPE « techniques » permettraient un gain garanti de 25 à 30 %. Une massification rapide de ces contrats, sur le parc des logements consommant entre 150 et 330 kWh/m²/an (D et E), économiserait 8,6 TWh, soit 15 % des objectifs PPE d’efficacité énergétique des logements et éviter ainsi l’émission de 1,3 millions de tonnes (Mt) de CO2.

Quant aux CPE « rénovations globales » (incluant des actions sur le bâti, isolation, etc.), ils génèrent un gain garanti pouvant aller jusqu’à 60 % sur les consommations. Une généralisation de ces CPE sur les immeubles les plus énergivores (F et G) dégagerait une économie 7,7 TWh, soit 14 % des objectifs PPE et éviter ainsi l’émission de 1,2 Mt de CO2.
Selon le syndicat, la stratégie actuelle des pouvoirs publics n’est pas fondée sur la réalité du parc. Il insiste donc sur la nécessité d’adopter une approche segmentée par typologies de bâtiments afin de garantir un coût maîtrisé des aides publiques à la rénovation énergétique.

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