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FFB : un plan de relance à 5 milliards d’euros par an

30 JUIN 2020 - L'installateur

Le plan de relance préconisé par la Fédération française du bâtiment porte notamment sur le renforcement du CITE.

ffb

«Si rien n’est fait, le secteur du bâtiment comptera 200 000 chômeurs de plus en janvier», avertit Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Celle-ci propose donc un plan de relance se fondant sur deux principes. Tout d’abord : agir vite et donc mobiliser le plus possible des mesures qui existent déjà. L’objectif étant d’inclure certaines mesures dans le projet de loi de finances rectificative pour 2020, alors que d’autres s’inscriraient dans le plan de relance de cet automne. Deuxième principe : ne rien imposer aux Français, mais les inciter à effectuer des rénovations performantes.
La FFB propose tout d’abord de renforcer le CITE (qui devient MaPrimeRénov’), au moins pour une période couvrant la fin 2020 et l’année 2021. Avec une mesure phare : relever de 150 à 400 euros/m² le forfait pour les rénovations globales, dès lors qu’il s’agit de tendre vers le niveau BBC rénovation. Trois autres mesures sont suggérées au gouvernement :
-       Ramener à quelques centaines d’euros le reste à charge pour les ménages très modestes et modestes.
-       Restaurer l’éligibilité complète des ménages des déciles 9 et 10 de revenu. «Ces personnes représentent 20 % de la population française, mais 50 % des travaux de rénovation énergétique. Il ne s’agit pas forcément de riches : les couples sans enfant percevant 50 000 euros avant impôt par an appartiennent déjà à cette catégorie», argumente Olivier Salleron.
-       Rendre éligibles au CITE, puis à MaPrimeRénov’ les résidences secondaires en zone de revitalisation rurale.
-       Réintégrer les chaudières au gaz THPE, un autre choix n’étant pas toujours possible.
Concernant les Certificats d’économie d’énergie destinés à la rénovation globale des maisons individuelles, la FFB propose de faire passer l’aide de 50 à 200 €/m². Autre idée : créer un Contrat d’accompagnement énergétique (CAE) qui permettrait d’accompagner un client sur plusieurs années après des travaux énergétiques. Ceci pour s’assurer que les travaux ont été réalisés correctement et pour amener progressivement le client vers une rénovation globale. Enfin, la FFB milite pour que tous les travaux d’amélioration-entretien bénéficient d’une TVA réduite à 5,5 %.
Les autres mesures mises en avant portent notamment sur le neuf (amélioration du PTZ, réforme du soutien à l’investissement locatif privé…) et sur une demande de simplification des procédures administratives :
-        diviser par deux des délais d’instruction des permis bloqués,
-        accélérer le processus de dématérialisation des permis,
-        faire passer de 40 000 à 100 000 euros le seuil des appels d’offres simplifiés (3 devis seulement) pour les commandes publiques.
Le coût annuel de l’ensemble des mesures est estimé à 5 milliards d’euros. Elles s’inscrivent en ligne avec l’objectif de viser 500 000 logements neufs et 500 000 rénovations par an et devraient permettre l’embauche de 150 000 personnes à l’horizon 2023.
Olivier Salleron a également fait le point sur l’activité du bâtiment : au 29 juin, 5 % des chantiers sont encore à l’arrêt et 17 % en activité réduite (contre 30 % il y a dix jours). Les surcoûts dus à l’épidémie, qui pouvaient atteindre jusqu’à 15 % entre mars et mai, sont désormais inférieurs à 10 %. Un chiffre à mettre en regard avec la rentabilité moyenne des entreprises, d’environ 2,5 % avant la crise. Les prévisions révisées pour 2020 tablent sur une chute d’activité bâtiment de 18 % (hors effet prix) et la perte d’environ 120 000 emplois.

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