Guichet unique en Europe pour la certification des systèmes de CVC, Eurovent est à la tête de plusieurs programmes ambitieux ayant pour objectif de mettre en avant l’efficacité des équipements.
Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les principales missions de votre organisme de certification ?
Sylvain Courtey : Notre société gère les programmes de certification de produits et de composants de génie climatique dans le but, entre autres, de répondre à la demande du marché. Nous sommes une filiale de l’association Eurovent qui fédère les associations Européennes nationales des fabricants d’équipements de génie climatique. Depuis trois ans, nous avons développé un nouveau département afin de lancer divers programmes. Ce pôle rassemble trois ingénieurs qui travaillent actuellement sur une douzaine de projets. Il est à noter qu’un projet met de 18 mois à deux ans avant de voir le jour.
Comment a évolué la certification des produits et équipements ces cinq dernières années ?
S. C. : Nous observons une importante activité réglementaire due à la publication de textes européens (directive ERP, étiquettes énergétiques…). Ceux-ci ont été publiés dès 2002 pour les climatiseurs et ils ont concerné une plus grande palette de produits dès 2010 : ventilateurs, pompes à chaleur, chillers… Les réglementations ont eu un impact sur certains équipements comme les Pac et les rooftops. L’efficacité de ces produits est dorénavant simulée de manière plus précise. Par exemple, pour les Pac, la matrice de performance saisonnière est élaborée selon les températures extérieures. En France, la RT 2012 est venue également impacter la conception des produits. Le défi est donc double car les produits doivent à la fois se conformer aux réglementations venant de l’Union européenne et de la France.
Si l’on considère que la certification peut en quelque sorte être le reflet de l’activité du génie climatique, quelles tendances se dégagent ?
S. C. : Les programmes fleurissent dans le domaine du traitement de l’air et nous notons une forte progression de la ventilation. Dans ce secteur, le nombre de fabricants a augmenté et nous en comptons plus d’une centaine. Une autre tendance concerne le développement des Pac multiservices, qui combinent la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire, et des chillers assurant la production de chaud et/ou de froid. Ces derniers sont en train de prendre le pas sur les systèmes de réfrigérant à débit variable (VRF) en raison de la réglementation F-gas venant interdire progressivement certains réfrigérants.
Quels sont les principaux programmes sur lesquels vous concentrez vos efforts actuellement ?
S. C. : Nous lançons un programme de certification sur les ventilateurs qui sont un des composants des CTA. Nous y travaillons depuis longtemps et espérons attirer de nombreux participants. Un deuxième programme concernant les systèmes à refroidissement évaporatif (Evaporative Cooling) va également être lancé prochainement car ces refroidisseurs tendent à se développer. Nous déployons aussi un programme relatif aux climatiseurs pour salles informatiques (IT Cooling) afin de répondre au dynamisme de ce secteur. Enfin, un programme s’est développé pour les Pac depuis deux ans. Jusqu’à présent ces équipements étaient certifiés sous différentes terminologies. Désormais, ils seront regroupés sous un même programme appelé Euro HP (Heat Pump).
Quelles sont les orientations stratégiques prévues pour 2019 ?
S. C. : La qualité de l’air intérieur et la ventilation sont des thématiques sur lesquelles Eurovent va encore beaucoup œuvrer. Nous avons déjà mis sur pied un programme concernant les réseaux de ventilation qui doivent démontrer leur étanchéité à l’air. Nous sommes actuellement en train de travailler sur un programme concernant les systèmes de ventilation. Il a pour objectif de caractériser ces systèmes sur le plan de la qualité de l’air intérieur et également sur le plan de l’efficacité énergétique. Ce programme devrait voir le jour d’ici la fin 2019. Un de nos objectifs prioritaires est de valoriser les produits en les rendant plus efficaces. Eurovent a donc une vocation complémentaire à la réglementation. Un deuxième axe stratégique concerne la volonté de certifier selon des normes toujours plus nombreuses, différents standards... C’est le cas des produits thermodynamiques qui affichent une performance différente selon les conditions climatiques extérieures. Enfin, nous allons également avoir la tâche de certifier des produits pour un grand nombre de pays en Moyen-Orient et en Asie notamment, qui exigent de certifier des performances suivant des conditions spécifiques.
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Une interview parue dans le numéro spécial "L'Installateur fête ses 70 ans" accompagnant l'édition de novembre
