Lors des Universités d’été de l’association Enerplan – qui se déroule à Paris du 12 au 13 septembre –, Laetitia Brottier, vice-présidente de la branche PV Bâtiment d’Enerplan et André Joffre, président de Tecsol, ont mis l’accent l’autoconsommation collective, qui ne compte qu’à fin juillet 16 opérations en service.
L’Energy Lab de Sia Partners a publié une étude sur l’autoconsommation en partenariat avec Enerplan. Si l’autoconsommation individuelle a plu que doublé entre 2017 et 2019 – avec 45 000 autoconsommateurs –, l’autoconsommation individuelle est à la peine. En juillet, les 16 opérations d’autoconsommation collectives opérationnelles en France représentent 178 consommateurs et 20 producteurs. Enedis comptabilisait toutefois 104 opérations en projet en février 2019. Les opérations d’autoconsommation collective sont majoritairement des petites opérations de moins de 10 participants, portées par des collectivités. Pour accélérer l’émergence des projets, Enerplan et Energy Lab recommandent des évolutions réglementaires pour un cadre favorable. « Il faut exonérer de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE) pour les consommations d’électricité solaire partagée ou un meilleur accompagnement sur l’investissement initial par une aide », explique Laetitia Brottier, vice-présidente d’Enerplan. L’association souhaite également l’adoption du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) spécifique, incitant à maximiser l’autoconsommation. « Nous attendons également une extension du périmètre de l’opération d’autoconsommation collective à 2 km de diamètre », ajoute André Joffre.
Accélérer la cadence
Pour Daniel Bour, président Enerplan, même si les chiffres du résidentiel sont encourageants, l’autoconsommation collective est « loin du compte ». « Même si le marché a presque doublé en un an, la croissance reste en deçà de nos attentes par rapport au potentiel de cd marché et ne nous permet pas de rattraper le retard sur nos voisins européens, dont le volume est 10 à 30 fois supérieur au nôtre ! L’autoconsommation doit être boostée en France. Il ne s’agit pas d’obtenir des soutiens financiers supplémentaires pour l’autoconsommation individuelle, ils sont déjà là. Il s’agit de simplifier l’accès à l’autoconsommation et de mieux faire connaitre ce marché », conclut Daniel Bour.
Création de l’association Sol Solidaire pour lutter contre la précarité énergétique
Présentée lors de cette Université d’été, l’association à but non lucratif « Sol Solidaire », en cours de création, se fixe l’objectif de fournir gracieusement des kWh solaires pour les ménages modestes, afin d’augmenter le reste à vivre de ces derniers. Pour ce faire, l’association compte sur la mobilisation de tous les producteurs d’électricité solaire. En échange de leurs données de production (qui seront certifiées et conservées de façon anonyme), l’association délivrera un certificat pour chaque MWh d’électricité solaire produit. « La totalité des certificats seront remis à des contributeurs privés en échange de leurs dons, lors d’une soirée de gala de mise aux enchères des certificats organisée par « Sol Solidaire ». Les attributaires pourront ainsi, dans le cadre de leur politique de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), contribuer à l’investissement des bailleurs sociaux dans des générateurs photovoltaïques », a confié André Joffre.
