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Devenir plombier : c’est possible pour les femmes !

22 JANVIER 2024 - L'installateur

L’Ecole La Bâtisse s’emploie à supprimer les freins qui empêchent les femmes d’accéder aux métiers du BTP. Elle a de grandes ambitions.

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Ouvrir d’ici 2030 dix campus dans des grandes villes françaises, qui formeront chacun une centaine de femmes par an à différents métiers du bâtiment : telle est l’ambition de l’école La Bâtisse. Pour l’instant implantée uniquement à Lyon, elle accueille actuellement la deuxième promotion de plombières et plombiers, qui compte 12 apprenants. Les formations sont ouvertes à tous, gratuites et mixtes, mais les femmes représentent toujours plus de 50 % de l’effectif, voire les deux tiers. «Nous sommes partis du constat suivant : sur les chantiers, on ne trouve que 6000 femmes travaillant dans les métiers manuels du bâtiment, dont 5000 en peinture. Il existe 3 sortes de freins qui les empêchent d’accéder à ces métiers. Le premier concerne l’orientation : on ne présente jamais aux femmes les métiers de la plomberie ou de l’électricité. Le deuxième, c’est qu’une femme qui voudrait se lancer dans une formation se retrouve seule dans un milieu d’hommes, d’où un taux d’abandon significatif. Enfin, il existe des freins à l’insertion professionnelle, à cause de l’ambiance machiste de certaines entreprises notamment», explique Romain Bérodier, fondateur et dirigeant de l’école La Bâtisse.

Choisis parmi une cinquantaine de candidatures, les apprenants ont été sélectionnés en fonction de leur motivation et de leur projet professionnel. Ils suivent à l’école une formation intensive de trois mois. Elle comprend pour l’essentiel des cours techniques, mais aussi des témoignages de professionnels évoquant leur parcours de reconversion, des interventions d’un ostéopathe expliquant comment il faut porter des charges lourdes, ou encore des cours portant sur la confiance en soi. Concernant la partie technique, les cours sont assurés par deux types d’enseignants : des formateurs, qui exercent ce métier depuis plusieurs années, et des techniciens (plombiers par exemple), que l’école fait monter en compétence. Ces techniciens sont choisis pour leur ouverture d’esprit, leur capacité à transmettre du savoir et à accompagner un public en reconversion.

Sensibilisation au sexisme

Après cette formation de trois mois, les apprenants travaillent en alternance pendant neuf mois à raison de trois semaines en entreprise et une semaine en centre de formation. L’école a noué un réseau d’une trentaine d’entreprises partenaires et en recherche d’autres (1). Celles-ci peuvent s’impliquer de 3 façons : en recrutant un apprenant, en s’impliquant dans la construction pédagogique et en sensibilisant ses équipes au sexisme. Un module d’une heure et demie a été développé dans ce but en partenariat avec France Travail (anciennement Pole Emploi) : un film d’une demi-heure en réalité augmentée permet de suivre une femme sur un chantier, confrontée à des agissements sexistes de la part de l’architecte et d’autres corps de métier. Les équipes sont ensuite invitées à débriefer pendant une heure, l’objectif étant que les hommes deviennent les alliés des femmes en cas d’agissement sexiste. «Trouver des bonnes entreprises d’accueil est pour nous un challenge. Nos apprenants sont motivés, compétents et très rapidement opérationnels. Ce sont des profils très différents des jeunes de 15 ans en formation initiale, qui ne savent pas forcément pourquoi ils sont là», conclut Romain Bérodier.

  1. Si vous êtes intéressé, ne pas hésiter à contacter Romain Bérodier par téléphone au 06 45 12 97 69 ou par mail à l’adresse suivante : romain@labatisse.fr

 

 

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