Vivien Merat, directeur du congrès et président des régions Cote d’Azur et Corse à l’AICVF, a ouvert le 38e congrès national de l’association intitulé « Réinventer le bâtiment : vers la neutralité carbone à horizon 2050 », au Palais de la Méditerranée à Nice. Cet évènement s’est tenu du jeudi 7 au samedi 9 septembre avec trois axes de travail au programme : les enjeux de la décarbonation, les énergies pour sortir du fossile et des retours d’expériences.
Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes, a tenu à être présente pour l’occasion. Elle a évoqué en introduction le dernier rapport de la commission d’enquête sur l’efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique. « Nous avons fait des propositions pour les professionnels et les collectivités, car il faut redonner de la confiance pour relever le défi de l’accélération de la rénovation énergétique des logements, et plus généralement des bâtiments ». La sénatrice a rappelé les enjeux du gouvernement. « 370 000 rénovations globales par an d’ici 2030 et 700 000 d’ici 2050… Aujourd’hui les chiffres sont entre 50 000 et 100 000… Il y a des enjeux sanitaire et social car plus de 5 millions de ménages sont dans la précarité énergétique ». Dominique Estrosi-Sassone a poursuivi en évoquant que la politique de rénovation était encore en chantier et qu’il fallait massifier la rénovation globale. « Cette politique est complexe et instable. Sans oublier la problématique du reste à charge, importante pour nos citoyens. Il faut stabiliser cette politique et davantage massifier la rénovation énergétique performante et globale désormais ! »
« Pas de réno, sans ventil »
Thierry Rieser, membre de la Compagnie des négaWatt, était invité pour évoquer les différents scénarios de transition énergétique à horizon 2050. Il a expliqué en conclusion de son intervention qu’il faut accélérer la rénovation performante (BBC), arrêter les aides aux gestes et préparer la filière à moins de neuf et à davantage de rénovation performante. Pascal Housset, président de l’UMGCCP-FFB et président de l’Association française de la ventilation (AFV), a rappelé que « les professionnels ne vont pas switcher facilement, en un coup de baguette magique, du neuf vers la rénovation facilement. Attention aussi au parent-pauvre du bâtiment qu’est la ventilation ! », avec comme leitmotiv : « Pas rénovation sans ventilation ». Frank Hovorka, président de l’AICVF depuis le début d’année 2023, a ajouté qu’« il ne fallait pas opposer le neuf et la rénovation. Nous avons besoin des deux, il faut du neuf performant pour remplacer du bâti qu’on ne saura pas rénover ».
Marjolaine Meynier-Millefert, députée de la 10e circonscription de l’Isère, présidente de l’Alliance HQE-GBC, a appuyé les dires du président de l’AICVF : « Opposer neuf et rénovation n’a pas de sens. D’autant qu’il n’y a pas qu’une façon de rénover ». La députée a conclu son intervention en indiquant qu’il ne faut « pas se priver de la connaissance stratégique des acteurs énergétiques et que toutes les énergies ont leur place dans la rénovation énergétique ». Cette idée a été partagée par Nathalie Tchang, présidente du BE Tribu Energie qui est intervenue lors de la table ronde « Quelles énergies pour remplacer les énergies fossiles ? Comment assurer la transition ? ». « Laissez-nous faire notre devoir d’ingénieur conseil ! Laissez-nous choisir la meilleure énergie pour les bâtiments, elles peuvent coexister ! »
Nouveau délégué général à l’AICVF
Frank Hovorka a par ailleurs évoqué la feuille de route de l’AICVF et confié que Christophe Larchevèque – actuellement trésorier et président de la commission accompagnement – a été nommé délégué général de l’AICVF le 1er septembre dernier. Sa mission pour les prochains mois : donner une impulsion à l’association dans les régions. Autre mission pour l’AICVF dans les années qui viennent : mieux coopérer avec les autres organisations que sont l’UMGCCP-FFB et l’AFV (Pascal Housset était présent sur place), le Costic (Serge Haouizée), le syndicat Uniclima (Jean-Paul Ouin) sur les grandes thématiques de la qualité d’air intérieur, le commissionnement, la performance et durée de vie des équipements et l’économie circulaire. Le président de l’AICVF a enfin rappelé qu’un des missions de l’AICVF sera également de travailler sur l’attractivité des métiers, notamment les femmes dans l’ingénierie.
Retrouvez plus d’informations dans la revue CFP d’octobre. Pour vous abonner, c’est par ici !
