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Coup de froid sur les ventes de PAC au 1er semestre

12 SEPTEMBRE 2023 - JOURNAL L'INSTALLATEUR

​Les ventes de pompes à chaleur air/eau sont en net recul sur les six premiers mois de l’année et rien n’indique qu’elles vont se redresser dans l’immédiat, s'inquiète François Deroche, président de l'Afpac. Plus globalement, c’est le marché de la rénovation tout entier qui semble s’être grippé.

François Deroche

C’est un sérieux revers que subit la pompe à chaleur sur la première moitié de l’année, avec des ventes en recul de l’ordre de -5 %, s’inquiète François Deroche, président de l’Association française de la pompe à chaleur. Pour rappel, le marché avait progressé de + 30 % en 2022, atteignant 350 000 unités. Après plusieurs années de croissance continue, le moteur s’est mis à l’arrêt. Les causes sont multiples : l’inflation bien sûr, qui a amené nombre de Français à faire des choix dans leurs dépenses, et il semble que cette année la balance ait penché en faveur des vacances, mais aussi la fin du coup de pouce supplémentaire de 1000€ qui a profité aux équipements décarbonés jusqu’à fin mars. « On est assez inquiets, et rien n’indique que la situation va s’améliorer d’ici la fin de l’année, d’autant que le niveau de stock chez les distributeurs semble assez élevé. Au mieux, je pense que l’on terminera l’année à -5 %, ce qui ne serait pas si mal », pronostique le président de l’Afpac.

Pour 2024, les perspectives ne sont guère plus réjouissantes : « L’évolution future de MaPrimeRénov’ n’est pas très bon augure pour la pompe à chaleur. Les informations disponibles à ce jour laissent à penser que le marché de la PAC et de l’ECS thermodynamique sera considérablement ralenti compte tenu de la complexité des dispositifs d’accompagnement prévus à ce stade ». Pour rappel, le dispositif MaPrimeRénov’ tel qu’il a été présenté en juin dernier mettra très nettement le cap sur les rénovations globales. Avec un budget en hausse de 1,6 milliard, il vise les 200 000 rénovations « d’ampleur » en 2024 contre environ 90 000 attendues cette année. MaPrimeRénov’ s’appuiera sur deux « piliers » : Performance pour les rénovations d’ampleur et Efficacité pour les rénovations mono-gestes.

« Ce qui nous inquiète sur le pilier « Performance », c’est que les aides ne sont pas du tout fléchées sur les PAC mais essentiellement sur l’isolation. Nous demandons qu’il y ait a minima un couplage de travaux avec un geste d’isolation et le remplacement du générateur si celui-ci a lieu d’être remplacé (…) Il faut être pragmatique, l’étude de l’Observatoire National de la Rénovation Energétique de 2021 a très clairement démontré que le geste le plus efficace pour décarboner c’est la PAC. On gagne 4 fois plus que l’isolation. Et de son côté, l’AFPAC a démontré qu’isoler dans un second temps, après avoir d'abord installé une pompe à chaleur, ne nuit pas à l’efficacité de cette dernière, et qu’elle ne se retrouve pas surdimensionnée contrairement aux idées reçues ».

L’Afpac demande notamment que les logements classés F et G ne basculent pas automatiquement vers le pilier Performance comme le prévoit le futur dispositif, mais au contraire qu’ils puissent rester dans le pilier « Efficacité » dès lors que le remplacement du générateur par un équipement décarboné fait gagner au moins deux classes énergétiques (passage au moins en D). Autre revendication de l'Afpac : que la production d’eau chaude sanitaire (chauffe-eau thermodynamique et chauffe-eau solaire individuel) qui bizarrement n’y figurent pas, soit prise en compte dans le pilier « Efficacité », au même titre que les systèmes de chauffage. "Si MaPrimeRénov' reste en l’état telle qu’elle a été proposée en juin, on aura en 2024 un marché tout au moins étale", prédit François Deroche.

L'Installateur

 

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