Forte affluence au salon des « Artisans en coopérative » qui s’est tenu les 20 et 21 mars derniers à Nantes, réunissant 490 fournisseurs et plus de 10 000 professionnels du bâtiment adhérents.
Tous les deux ans à Nantes se tient durant deux jours le salon des coopératives d’artisans, organisé par l’Orcab. L’édition 2024 n’a pas failli à la tradition : un parc des expositions quasi complet, des allées bondées, des fournisseurs au rendez-vous. Un salon d’échanges et de rencontres, où la convivialité est de mise. « On est ici en famille », nous a confié un plombier croisé dans les allées. Né en 1990 en Vendée, le mouvement coopératif connaît une croissance continue qui semble s’accélérer ces dernières années. L’Orcab comptait 8000 adhérents en 2022, le cap des 9000 a été franchi l’an dernier. « On ne vise pas la taille, la finalité n’est pas d’ouvrir des comptes à tout prix », prévient Stéphane Windsor, directeur de l’Orcab. « On cherche avant tout des entreprises qui comprennent le modèle coopératif et qui s’engagent à faire travailler leur coopérative. On insiste beaucoup sur la notion de fidélité ». Clairement, l’argument premier d’une coopérative pour attirer un adhérent n’est pas le prix. En revanche, il gagne sur d’autres terrains, défend le directeur de l’Orcab, en particulier du temps et de la performance. Comme tout distributeur, les coopératives ont multiplié les services apportés aux pros. Certaines vont jusqu’à assurer les mises en service des pompes à chaleur, d’autres les contrats d’entretien, une assistance administrative pour les dossiers de subventions ou encore une assistance informatique. « Un artisan qui passe 80 % de ses achats à la coopérative gagne une journée de travail par semaine », assure Stéphane Windsor.
CA doublé en 10 ans
En 2023, le réseau s’est enrichi de deux nouvelles coopératives, portant leur nombre à 39 sur l’ensemble du territoire : 20 dans le secteur du bois, 16 en plomberie-chauffage et 3 dans le gros œuvre. Une ouverture est programmée cette année à Sisteron, une autre est en projet en Drôme-Ardèche. Deux salles d’exposition Artipôle ont ouvert l’an dernier, deux nouvelles ouvriront en 2024, sur un modèle mixte bois et sanitaire, à Quimper et Lorient. « La création d’une coopérative, c’est avant tout une rencontre, celle d’artisans qui partagent les mêmes valeurs et qui, à un moment donné, ont envie d’externaliser leur chaîne d’approvisionnement, explique Stéphane Windsor, directeur de l’Orcab. « Derrière, nous mettons les moyens opérationnels pour les accompagner et ensuite du service pour qu’ils gagnent en performance. C’est un modèle qui apporte du sens à tout le monde ». C’est aussi un modèle qui, en fin d’année, distribue le résultat à ses actionnaires, c’est-à-dire les artisans eux-mêmes. En 10 ans, le chiffre d’affaires cumulé des coopératives a doublé, passant de 700 M€ à 1,4 milliard. En 2023, malgré le ralentissement du marché, il a encore progressé de +3 % à périmètre constant. Joël Schoenher, président de l’Orcab et charpentier dans les Vosges, y voit une explication : « En tant que coopérateurs, je pense qu’on est un peu plus épargnés, parce qu’il y a de la solidarité entre collègues, par exemple du prêt de main d’œuvre, de matériel… On se rend service ».
Stéphane Windsor, directeur de l'Orcab et Joël Schoehner, président
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