Le fabricant mise sur la loi sur l’individualisation des frais de chauffage pour prendre sa part du marché de la thermostatisation des émetteurs. Il veut s’affirmer auprès des bureaux d’études, de la maîtrise d’ouvrage et des bailleurs sociaux.
Avec l’individualisation des frais de chauffage dans les immeubles collectifs, un formidable marché se dessine pour les vannes thermostatiques de radiateurs. En effet, si elle prévoit bien la pose de répartiteurs ou de compteurs d’énergie, la loi stipule également que les émetteurs de chaleur doivent être munis «quand cela est techniquement possible, d'organes de régulation en fonction de la température intérieure de la pièce, notamment des robinets thermostatiques.» En jeu, un marché considérable, estimé entre 10 et 12 millions de radiateurs à thermostatiser, dont 4 à 5 millions dans le logement social. Ce marché, Comap l’a perçu, et évoque une mission «d’évangélisation» : «On a un rôle à jouer auprès des bailleurs pour leur dire qu’il n’y a pas que l’individualisation, mais aussi la thermostatisation des radiateurs», indique Marc Robert Jean, responsable marketing France.
Pour répondre à cet enjeu de rénovation, la société lyonnaise dispose principalement de deux solutions. La première n’est pas nouvelle, elle existe depuis plus d’une dizaine d’années. Il s’agit du Demobloc, une solution qui permet de thermostatiser un robinet SAR déjà en place sans vidanger l’installation ni isoler le radiateur. La deuxième sortira en décembre. Il s’agit de l’Autosar, robinet thermostatique qui intègre une fonction d’équilibrage directement dans le corps thermostatique, en introduisant un régulateur de pression différentielle. Une solution deux en un qui répond au petit et moyen collectif d’environ 20 logements dépourvu d’équilibrage. Avantages : un débit garanti à l’entrée du radiateur quelles que soient les variations de pression, un réseau de chauffage équilibré, et donc une répartition égale de la chaleur. «Avec ces deux produits, on vise de capter 30 % du marché de la thermostatisation dans le cadre de l’individualisation des frais de chauffage d’ici 5-6 ans», annonce Thierry Perrier, directeur de Comap France.
Au travers de ses différentes marques (SAR, Senso…), Comap serait présent dans 2/3 des logements sociaux. «On pense qu’on est légitimes auprès des bailleurs sociaux eu égard à notre histoire avec eux, c’est la raison pour laquelle on s’intéresse tout particulièrement à ce marché qui présente un enjeu de rénovation extrêmement important», précise Marc Robert Jean. S’il dispose d’un ancrage solide dans la filière professionnelle, le fabricant estime qu’il a de nombreux atouts à faire valoir auprès de la prescription. En particulier une offre large de composée de chaufferies modulaires, systèmes de distribution en chauffage et sanitaire, équilibrage, modules thermiques d’appartements, vannes thermostatiques, et traitement de l’eau, un domaine où le fabricant souhaite se renforcer, pour les circuits de chauffage mais aussi les eaux industrielles. «La prescription devient un axe prioritaire, elle va être renforcée, en effectif comme en technique, car c’est là que se situent nos leviers de croissance, déclare Thierry Perrier. On a d’abord visé les moyens-gros installateurs, puis les bureaux d’études, en montant progressivement jusqu’à la maîtrise d’ouvrage.» A signaler qu’une offre connectée, présentée cette semaine au salon Rexel, sortira en avril 2017, la gamme Lizy.
Repères
Comap : société basée à Lyon, fondée en 1947, détenue depuis 2006 par le groupe néerlandais Aalberts Industries
3 activités phares :
- Contrôle et régulation (45 %) : robinets thermostatiques, MTA, plancher chauffant, équilibrage, etc.
- Solutions de raccordement (45 %) : systèmes à braser, à sertir, raccords instantanés, PER, multicouche, etc.
- Traitement de l’eau (10 %)
Des usines en France et en Europe : Abbeville (80), Nevers (58), Montélier (26), Chécy (45), Brescia (Italie).
