Petit à petit, il grignote des parts de marché sur tous ses concurrents, y compris le PER. En 2019, le tube multicouche a progressé de 5 % (en mètres linéaires). En ajoutant les raccords (ventes en hausse de + 11 %), on arrive à une croissance globale de 7 à 8 %. La croissance est encore plus...
La croissance est encore plus marquée du côté des tubes de gros diamètres (supérieurs à 32 mm). Ceux-ci progressent de 16 %, preuve que le multicouche est de plus en plus souvent installé en colonne montante, dans des logements collectifs ou en tertiaire. Autre constat, relève Hugues de Marne (Uponor), président de la commission communication du syndicat Cochebat*, le multicouche, historiquement utilisé en apparent, s’installe désormais de plus en plus souvent derrière le mur, en barres, et en gammes préfourreautées. Cette application représente aujourd’hui un tiers des volumes. «La croissance du multicouche est deux fois plus importante que celle du marché global de la plomberie», ajoute Hugues de Marne, qui précise encore que cette solution a pris, en 2019, 16 % de part de marché sur le PER. Le rapport entre les deux (PER/multicouche) se situe désormais à 78,5/21,5 chez les adhérents Cochebat, là où il était encore de 81,5/18,5 en 2018.
Le PER, justement, accuse une baisse (en volume) de 9 %. Le tube nu ne représente plus que 50 % des ventes, résultat d’un transfert progressif des applications en apparent vers le multicouche. La baisse de volume du PER enregistrée par les adhérents de Cochebat s’explique aussi par l’arrivée sur ce marché de nouveaux compétiteurs étrangers.
Le plancher chauffant/rafraîchissant
C’est l’autre marché principal des adhérents de Cochebat : le plancher chauffant/rafraîchissant. En 2019, celui-ci s’est encore montré très dynamique, et cela malgré un marché de la maison individuelle neuve assez maussade. Plus de 5 millions de m² ont été installés en France, soit une hausse de 8 %. Environ 60 % des maisons individuelles neuves sont aujourd’hui équipées d’un plancher chauffant/rafraîchissant, qui profite de la forte poussée des pompes à chaleur air/eau sur ce marché. «Le plancher chauffant/rafraîchissant n’est plus l’apanage des maisons d’architectes, il touche aussi bien le segment des primo-accédants», précise Hugues de Marne. Une inconnue demeure toutefois : l’essor spectaculaire des PAC air/air de plus en plus souvent utilisées en système principal de chauffage en maison individuelle - et pas seulement dans le sud du pays - peut-il entraver cette dynamique ? Cochebat n’ignore pas cette réalité mais indique ne pas s’en inquiéter outre mesure. Par ailleurs, la crise sanitaire étant passée par là, nul ne sait comment se comportera le marché de la maison individuelle cette année. Le président du syndicat Florent Kieffer (Thermacome) est conscient qu’à la crise sanitaire va succéder une crise économique : «Nous avons jusqu’à présent singulièrement tiré notre épingle du jeu dans les différents domaines où nous œuvrons. Le marché du neuf va-t-il conserver sa dynamique ? Celui de la rénovation va-t-il pas prendre le pas sur le neuf ? On verra ce que dit l’avenir. Mais des tensions économiques sont à craindre.»
Reste qu’en 2019, les adhérents du syndicat ont connu sur ce marché du plancher réversible une croissance doublée par rapport au marché (+ 8 %). «Cela s’explique notamment par une meilleure compétitivité de l’offre système, avec la marque Certitherm qui garantit la performance thermique du système et l’adéquation de nos solutions avec la RE 2020», ajoute Hugues de Marne.
*Syndicat national des fabricants de composants et de systèmes intégrés de chauffage, rafraîchissement et sanitaire.
