Le groupe Atlantic va investir 120 millions d’euros sur 3 ans pour le développement des pompes à chaleur avec l’ouverture d’un centre R&D sur son site de Billy-Berclau (62) prévue pour 2024. Le groupe va aussi recruter 300 personnes d’ici la fin d’année prochaine sur ses deux sites du nord de la France.
Atlantic investit dans ses deux sites du Pas-de-Calais – à Merville et à Billy-Berclau distants de 30 km – dédiés aux PAC et chaudières individuelles. Christophe Thebault, directeur marketing du groupe, en a profité pour faire le point sur ces deux marchés « très mouvants depuis deux ans avec la crise sanitaire, la période post-Covid, sans compter la guerre en Ukraine ». Le directeur marketing note que le marché de la PAC est, lui, positif. Chiffres du marché à l’appui avec une croissance du segment air/eau de 35 % entre 2022 et 2021. Selon toute vraisemblance, le marché 2022 devrait osciller entre 330 000 et 350 000 unités. A contrario de la chaudière, « le revers de la médaille » pour Christophe Thebault, les appareils au gaz devraient, selon les chiffres marché, chuter de 25 %.
Sans surprise et avec un marché de la PAC en plein boom, Atlantic fait donc le choix de pousser davantage la thermodynamique. « Les politiques de décarbonation se renforcent avec des budgets ambitieux pour MaPrimeRénov’ et la 5e période de CEE, ainsi sur le coup de « boost » sur le remplacement des chaudières fioul – jusqu’à 1 500 euros supplémentaires pour rappel –». Notons toutefois que l’industriel conservera des gammes au fioul et au gaz. « Le marché du gaz est conjoncturel. La moitié du parc de chaudières gaz est en basse température… Il reste donc de la place pour ce combustible, d’autant plus avec l’augmentation des prix des énergies. Et le gaz renouvelable offre une viabilité économique, même si ce marché peine à décoller ».
Investissement et recrutement
Pour soutenir le marché de la PAC, les convictions d’Atlantic se traduisent par un investissement de 120 millions d’euros sur trois ans. Un nouveau centre technique R&D de 8 000 m² équipé de bancs d’essais, salles climatiques, et pouvant accueillir 200 personnes, va voir le jour en 2024. Atlantic va également accroître sa capacité de production de pompes à chaleur et même la doubler d’ici 2025. Objectif sur les deux sites nordistes : passer de 200 000 produits finis à fin 2022 (deux tiers pour les PAC jusqu'à 16 kW et un tiers pour les chaudières) à 400 000 d'ici trois ans. Une quatrième ligne de production de PAC émergera sur le site de Billy-Berclau, qui atteindra 260 000 pompes à chaleur concçues par an en 2025. La transformation a déjà débuté puisqu'un nouveau bâtiment de 1 600 m² est sorti de terre à Billy-Berclau l'an dernier. Il héberge une presse qui doit permettre d’augmenter la cadence et d’être 6 fois plus rapide. « Atlantic prend aussi des positions à l’international. Ces usines exportent et continueront ces prochaines années », ajoute Marc Ruzé, directeur industriel pour les PAC et chaudières.
Concernant la main-d’œuvre, Atlantic ambitionne de recruter 300 profils différents (services, RH, maintenance, etc.) jusqu’à la fin d’année 2023 pour atteindre les 1 100 salariés sur les deux sites (Atlantic en compte 800 à ce jour). Le groupe rappelle enfin que son site de Billy-Berclau représente 90 % de la production de PAC et chaudières (180 000 produits), « la plus grosse cadence de la région » vis-à-vis du site de Merville qui est lui dédié à la production de pièces détachées, pièces de rechanges, produits hybrides, gammes au fioul et chaudières sol gaz. Le site de Merville peut tout de même se targuer d’être le centre technique du groupe pour chaudières et PAC hybrides et d’accueillir la ligne de fabrication de la dernière PAC monobloc Atlantic Ixtra M au R452B, commercialisée sur le marché cet été. L'usine produit une vingtaine de pièces par jour, et cette cadence va s'accentuer ces prochains mois pour répondre au marché du monobloc en progression.