Le procédé Aquabion traite la problématique du calcaire. La formation des installateurs est une des clés pour que l’efficacité de ce système écologique soit optimal.
Comment s’organise le marché du traitement du calcaire ?
Cyrille Gerhardt et Marc Flettner : Le marché est dominé par les solutions conventionnelles principalement représentées par les adoucisseurs. Celui des alternatives écologiques tend à se développer. Toutefois, il souffre encore d’un manque de notoriété. Le grand public n’est pas suffisamment informé sur les alternatives écologiques qui existent, les médias commencent à s’y intéresser ; ce n’est qu’une question de temps.
Qu’est-ce qui fait la spécificité de vos équipements ?
C.G. et M.F. : Notre solution qui repose sur un procédé galvanique par anode de zinc sacrificielle(1) existe depuis 20 ans. Elle traite le calcaire pour le rendre amorphe et donc non incrustant. Les dépôts deviennent alors poudreux et s’éliminent facilement avec le flux de l’eau. Ce procédé auto-nettoyant a également un effet curatif sur le calcaire déjà incrusté. Un récent rapport luxembourgeois initié et publié par le pôle d’innovation Neobuild a révélé que notre technologie permettait de réaliser 70 % d’économies financières sur la durée, et ce, tout en maintenant la potabilité de l’eau.
Quelles améliorations récentes ont été apportées à votre système anti-calcaire ?
C.G. et M.F. : Les grilles de turbulence qui permettent un effet auto-nettoyant de notre solution ont été récemment améliorées afin que le passage de l’eau ait lieu de manière encore plus homogène et que le fonctionnement soit optimisé.
Quels sont les secteurs potentiellement intéressés en France ?
C.G. et M.F. : Notre système traite le résidentiel, le tertiaire et l’industriel. Pour des raisons historiques, le résidentiel s’est déployé en premier. Depuis deux ans, nous nous développons également vers les secteurs du tertiaire et de l’industrie, à l’image de l’Allemagne, l’Autriche et la Scandinavie où la technologie a été implantée au sein d’installations de taille importante. Le recul et l’expérience dans ce domaine nous aident et rassurent surtout nos clients qui emploient des gros diamètres.
Comment comptez-vous accélérer votre déploiement ?
C.G. et M.F. : Nous accentuons notre présence au niveau national grâce à des concessionnaires régionaux et interrégionaux. Leur nombre a augmenté de 30 % en 2018. Le réseau de distribution se déploie à l’aide de partenaires qui souhaitent travailler avec ces solutions alternatives. Des stages sont organisés afin de former les installateurs à la mise en place technique et aux préconisations des systèmes. Toute entreprise qui souhaite devenir partenaire distributeur est ainsi formée.
En quoi vos solutions répondent aux demandes des installateurs ?
C.G. et M.F. : Tout d’abord, la mise en œuvre est simple, à condition de respecter les critères de sélection et le montage de base. Nous constatons que les installateurs agissent souvent par reflexe et par habitude en plaçant des solutions conventionnelles mais ils doivent faire face à la maintenance qui en découle. Aquabion est un procédé qui évite tout entretien et réduit en même temps les coûts associés. Enfin, en proposant cette technologie, l’installateur va élargir la palette de produits qu’il propose et pourra ainsi répondre à tout type de demande. Il est à noter que nos solutions ne viennent pas concurrencer les produits déjà existants. Il s’agit bien d’une alternative complémentaire.
(1) Le mélange du laiton présent dans le corps de l’appareil et du zinc que l’on trouve dans l’anode génère une faible tension par électrolyse. Le phénomène d’électrolyse libère des ions de zinc qui agglomèrent les molécules de calcite.
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Une interview parue dans le numéro spécial "L'Installateur fête ses 70 ans" accompagnant l'édition de novembre
