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Aides au bâtiment : pour Jacques Chanut, le compte n’y est pas

11 JUIN 2020 - L'Installateur

Les mesures de soutien au BTP annoncées le 10 juin sont une «grande déception» pour le président de la Fédération Française du Bâtiment. L’ensemble des aides sont pourtant loin d’être négligeables...

Jacques Chanut - Image BFM Business

«Plus on travaille, plus on perd de l’argent» : invité par BFM Business le 10 juin, Jacques Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment, résume en une formule choc les difficultés des entreprises du bâtiment depuis la reprise des chantiers. 95 % des chantiers ont repris, mais seulement 55 % dans des conditions normales. Les surcoûts liés aux pertes de temps dues aux mesures sanitaires sont compris entre 5 et 15 %, alors que le résultat moyen des entreprises se situe autour de 2 %. Une situation qui ne peut pas durer, estime Jacques Chanut. Il appelle à une prise en charge des surcoûts ou à une baisse des coûts pour les entreprises. En reconnaissant toutefois que celles-ci disposent de trésorerie grâce aux prêts garantis par l’Etat (PGE) et aux avances sur chantier. 

60 000 PGE ont été effectués pour un total de 8,2 milliards d’euros. Et le BTP a bénéficié d’autres dispositifs de soutien public : fonds de solidarité (360 000 entreprises pour 510 millions d’euros) et activité partielle (demandes déposées pour 1,4 million de salariés et 1,3 milliard d’euros déjà versé au titre des mois de mars et avril). A cela s’ajoutent désormais les mesures annoncées le 10 juin : mesures spécifiques pour les chantiers publics, remises de charges sociales jusqu’à 50 % pour les entreprises de moins de 50 salariés ayant subi des pertes de chiffre d’affaires importantes, augmentation de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) permettant notamment aux collectivités d’engager des travaux de rénovation énergétique, etc. (cliquer ici pour en savoir plus : https://bit.ly/3dVLwfe). 

Si le BTP reste en difficulté malgré toutes ces aides, c’est aussi parce qu’il est l’un des secteurs ayant le plus réduit son activité pendant l’épidémie :«- 88 % début avril, soit la même baisse que l’hôtellerie-restauration alors même qu’il n’a pas fait l’objet d’une fermeture administrative à partir de mi-mars», précise un communiqué du ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales daté du 10 juin.

 

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