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Activité du négoce : une croissance à 2 chiffres en 2021

08 JUIN 2021

En 2020, le recul du marché du négoce a atteint en revanche - 3,4 % à 4,1 milliards d’euros, indique la Fnas (Fédération française des négociants en chauffage sanitaire).

Negoce

2021 pourrait bien être une année exceptionnelle, a indiqué le 7 juin Philippe de Beco, président de la Fnas, à l’occasion de la présentation annuelle portant sur les achats de matériel sanitaire-chauffage-plomberie par les réseaux de négoce. L’activité connaît même une croissance à deux chiffres par rapport à 2019, qui était déjà une année record. Parmi les explications avancées figurent l’épargne accumulée par les Français, le désir qu’ils ont de rénover leur logement et le soutien des pouvoirs publics, avec l’aide MaPrimeRénov’ notamment. Philippe de Beco rappelle toutefois que rien n’est jamais acquis : la pénurie de matières premières et la hausse des prix qui s’ensuit sont des sources d’inquiétudes.

En revanche, 2020 a évidemment été une mauvaise année : le marché du négoce a reculé de - 3,4 % à 4,1 milliards d’euros d’après les chiffres des adhérents de la Fnas (qui représentent 75 % du marché en chauffage, climatisation, plomberie et sanitaire). Par rapport à 2019, ce sont les achats de canalisations plomberie qui ont le plus chuté (- 9,9 %) alors que les achats sanitaire baissaient de – 6,3 %. Les achats d’équipements de chauffage ont stagné (+ 0,3 %), tirés par les produits thermodynamiques. Ils représentent 55,6 % des achats de matériels (soit 2,27 milliards d’euros), contre 29,1 % pour le sanitaire (1,19 milliard d’euros) et 15,3 % pour la plomberie (0,62 milliard d’euros). En 2019, ces chiffres étaient respectivement de 52,2 %, 31,0 % et 16,8 %.

Dans le détail, la climatisation fixe en 2020 représente 23 % des achats de chauffage, les chaudières 18 %, les PAC air/eau 14 %, les chauffe-eau électriques 8 % et la ventilation 4 %. Concernant les chaudières THPE, les ventes ont reculé en rénovation en maison individuelle. Et les perspectives sont baissières pour différentes raisons :

  • La RE 2020 va progressivement condamner les chaudières gaz dans le neuf (environ 100 000 générateurs/an).
  • L’arrêt anticipé des opérations coup de pouce sur les chaudières gaz THPE au 30 juin 2021 et la révision des fiches standardisées de CEE.

Pour les PAC air/eau, c’est au contraire la rénovation qui a sauvé l’activité. Celle-ci représente 63 % des ventes de PAC aérothermiques. «Les PAC hybrides ont du mal à performer : nous travaillons avec l’AFPAC afin de faire passer ce marché de 4000 à 25 000 pièces. Par ailleurs, 780 000 unités extérieures de PAC air/air ont été vendues : ces appareils remplacent les radiateurs électriques quand on peut passer de la gaine. Enfin, le marché du chauffe-eau thermodynamique est touché pour la première fois, mais devrait continuer à performer», note Jean-Pascal Chirat, vice-président de la Fnas en charge de la section thermique. Quant au marché de la ventilation, il résiste correctement à la crise dans la maison individuelle (un retour à la croissance étant prévu en 2021) et est plus impacté en bâtiment collectif et tertiaire. La Fnas sortira en fin d’année une enquête présentant un état des lieux du parc.

S’agissant des ENR, les chaudières biomasse résistent à la crise, comme les chauffe-eau solaires individuels. En revanche, le solaire thermique enregistre une baisse du marché à deux chiffres pour la deuxième année consécutive.

Quant à la famille plomberie, elle connaît une très forte dégradation, due en grande partie à la baisse du tube cuivre (- 17,9 %). Une baisse liée à la hausse du prix (en février 2021, le cours du cuivre dépasse les 8000 USD/ la tonne, contre un cours moyen de l’ordre de 5500 USD/la tonne les années passées). Le tube cuivre et la robinetterie représentent à eux deux toujours un peu plus de 30 % des achats. Les familles de tubes et raccords, tous matériaux confondus, représentent 55 % des achats de plomberie. Certains postes ont connu des baisses très importantes en décalage avec le marché. Ainsi, la chute de - 15,2 % des tubes et raccords en PER pourrait s’expliquer par des importations venant d’Espagne ou d’Italie et vendues directement sur le chantier, sans passage par un grossiste. Et la baisse du multicouche (- 4,6 %) pourrait être due aux ventes réalisées par des grossistes spécialisés, non membres de la Fnas. Les robinetteries techniques (bâtiment, industrie et gaz) sont également en forte baisse de - 15 %. Seul poste positif, l’outillage électroportatif augmente de + 3,2 % par rapport à 2019.

Enfin, les achats de sanitaire sont en repli de - 6,3 %. En baisse de - 5,5 %, la robinetterie sanitaire représente 1/3 des achats sanitaires. Robinetterie sanitaire, céramique et bâti-supports représentent ensemble 57 % de l'activité globale. Concernant les meubles de salle de bains, la valeur des achats progresse de 1,3 % chez les adhérents de la Fnas alors que l’AFISB enregistre une baisse de – 9,9 % : ce différentiel de plus de 11 % correspond à une prise de parts de marché sur la GSB et internet.

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