La fédération des négociants en appareils sanitaires, chauffage et plomberie (Fnas) évoque une croissance à deux chiffres en 2021 pour les achat du négoce par rapport à une année 2020 « chaotique », marquée par la crise.
« 2021 a été une année de rattrapage après 2019 et surtout après 2020, une année chaotique marquée par la crise sanitaire », a déclaré Philippe Dresto, intervenant pour la Fnas, à l’occasion de la présentation annuelle portant sur les achats de matériel sanitaire-chauffage-plomberie par les réseaux de négoce.
En 2021, le marché global des achats du réseau négoce représente près de 4,9 milliards d’euros (hors autres activités connexes, comme l’électricité, le carrelage, la fourniture industrielle, acier). Ce chiffre est en hausse de 20 % relativement à la performance de 2020 (+ 16 % relativement à 2019 toutefois !) et ce après la baisse de 3,4 % entre 2020 et 2019. « L’année 2021 a certes caractérisé un écart marqué par un phénomène de reprise à la suite de la rupture conjoncturelle de la crise sanitaire, mais on ne récupère pas le volume d’activités de 2019 », avoue Philippe Dresto. Pour l’année 2022, l’activité des négoces sanitaire-chauffage-plomberie, bonne en début d’année, commence à s’essouffler et la situation devient préoccupante. La Fnas explique être « mobilisée sur de nombreux sujets pour répondre aux défis auxquels les négoces et la filière doivent faire face ».
Le chauffage en forme en 2021…
Si on entre dans le détail de l’année 2021 pour l’activité chauffage – qui représente plus de la moitié des achats –, la tendance observée fait apparaître une croissance de 20,5 % (+ 20,9 % entre 2021 et 2019), soit une situation de forte croissance dans l’esprit de la conjoncture générale. « Les nouvelles sont meilleures que l’an passé, on a gagné 600 M€ de marché », ajoute Philippe Dresto.
Jean-Pascal Chirat, vice-président de la Fnas, est allé un peu plus loin pour les achats chauffage du réseau négoce. « 2021 a connu des fluctuations particulières. Les achats des chaudières gaz à condensation ont progressé de 20 % avec un rattrapage de la période post-Covid grâce à l’impact des politiques publiques ». Jean-Pascal Chirat se montre prudent pour 2022 concernant les chaudières gaz (en cause la RE 2020 évidemment), mais optimiste pour les chaudières bois. Les achats de ces dernières sont en croissance de plus de 30 %. Les achats des pompes à chaleur sont en hausse de 40 %. « La part de marché des PAC va continuer à augmenter », ajoute le vice-président qui ne trouve « pas logique que les systèmes hybrides ne décollent toujours pas malgré un fort parc de chaudières fioul à remplacer ». Les achats de CET grimpent de 24 %, les VMC et les radiateurs à eau sont à + 30 %.
En 2022, le marché de la rénovation énergétique devrait augmenter de 3 à 4 %. Jean-Pascal Chirat conclut que « le marché devrait néanmoins pâtir des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement et de production, du choc inflationniste et de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières et de l’insuffisance de main d’œuvre qualifiée ».
… comme le sanitaire
Michel Cattet, vice-président de la Fnas, s’est lui attardé sur le sanitaire. La tendance globale observée sur les achats est une croissance de 17 % (+9,6 % entre 2021 et 2019), qui intervient après une décroissance de plus de 6 % l’an passé, largement liée à la pandémie sanitaire. Ce segment connaît en 2021 une situation dans la dynamique du marché même si elle reste légèrement en deçà (3 points de conjoncture d’écart). Les perspectives 2022 du sanitaire devraient retrouver une évolution plus conforme à la tendance moyenne des dernières années dans la mesure, notamment, où aucune action d'envergure ne sera mise en place durant cette année. En effet, la mise en oeuvre du dispositif de MaPrim Adapt’ pour favoriser l'adaptation des logements aux personnes âgées, qui doit être un levier de développement notamment du sanitaire, ne devrait pas voir le jour d’ici fin 2023.
