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Activité du bâtiment : la crise sanitaire oubliée en 2022 ?

09 DÉCEMBRE 2021 - L'installateur

La Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit une hausse d’activité de + 4,3 % en 2022. La baisse ayant été de – 5 % entre 2019 et 2021, on devrait ainsi retrouver l’an prochain quasiment le niveau d’avant-crise.

Travaux

Le redressement des logements neufs s’est confirmé tout au long de l’année 2021. 390 000 mises en chantier ont été comptabilisées, soit + 0,9 % par rapport à l’année précédente. Un résultat satisfaisant dû «à la reprise réussie et à des décisions gouvernementales positives telles que le report de l’entrée en vigueur de la RE 2020 à 2021 et la prolongation du PTZ et du Pinel au-delà de 2022», a précisé Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Celui-ci s’attend à une hausse des mises en chantier de + 2,1 % en 2022, à 398 000 unités, du fait du stock très élevé de permis de construire. En revanche, les permis de construire devraient baisser de - 10 % dans l’individuel en 2022. Un phénomène dû au contrecoup des anticipations 2021 liées à la RE 2020, à la réglementation HCSF et à l’objectif «zéro artificialisation nette».

Dans le non-résidentiel neuf, le rebond de 2021 n’a pas compensé la chute de 2020 : par rapport à 2019, le recul des surfaces mises en chantier atteint – 11,6 %. Pour 2022, la FFB s’attend à une quasi-stabilisation à bas niveau, avec une forte disparité entre les segments : très bonne tenue pour le bâtiment industriel et le stockage, début de redressement pour le bâtiment public et poursuite de la chute pour les commerces et bureaux. En termes d’activité, compte tenu des délais de production, le non-résidentiel neuf sera en croissance de + 4,7 % en 2022, mais restera en repli de - 6,3 % par rapport à 2019.

Enfin, l’amélioration/entretien a progressé trimestre après trimestre en 2021, mais reste en baisse de - 2,6 % par rapport à 2019. Portée par Maprimerénov’, la rénovation énergétique du logement connaît une très belle dynamique : + 5 % sur 2 ans. Mais les travaux non énergétiques en logement et en non-résidentiel n’ont pas suivi. En 2022, la FFB prévoit une hausse de + 2,7 % «grâce la rénovation énergétique, toujours très porteuse pour le logement, et qui le deviendra aussi en non-résidentiel. Ceci suite à l’engagement des travaux sur les bâtiments d’Etat prévus dans France Relance et ses 4212 projets, qui ne sont pas tous commencés», explique Olivier Salleron. Les autres travaux vont aussi profiter du très haut niveau de transactions de logements anciens depuis trois ans. En 2021, un record a même été atteint, avec 1,2 million de transactions. Au global, la rénovation dans son ensemble retrouvera en 2022 son niveau de 2019.

Concernant l’emploi, 60 000 postes ont été créés entre 2019 et 2021, et 25 000 autres devraient l’être en 2022. Soit une hausse de + 6,8 % de l’emploi entre 2019 et 2022, alors que dans le même temps, l’activité aura reculé de – 1%. Une situation paradoxale qui s’explique par la perte de productivité liée à la crise sanitaire, à la crise des matériaux et aux problèmes d’approvisionnement, et par un moindre recours aux travailleurs détachés.

Enfin, la situation financière des entreprises reste un sujet d’inquiétude. Leur marge opérationnelle rechute au troisième trimestre 2021 alors même qu’elles n’avaient jamais retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Une situation due notamment à l’explosion du prix des matériaux : + 70 % pour les produits acier et + 62 % au minimum pour le PVC entre octobre 2021 et décembre 2020. La FFB s’attend encore à des hausses comprises entre + 5 et + 15 % au 1er janvier. La crise des matériaux devrait perdurer au moins jusqu’à la fin du premier semestre 2022.

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