Le salon des coopératives d’artisans s’est tenu les 2 et 3 mars à Nantes. Il a réuni 465 exposants et 8000 visiteurs. Porté par une accélération du nombre d’adhérents depuis deux ans, le mouvement voit loin et affiche de fortes ambitions à horizon 2030.
La crise ? Les coopératives ne connaissent pas vraiment… Avec un millier de nouveaux adhérents au sein de l’Orcab* sur les deux dernières années, portant à 8400 le nombre total d’artisans coopérateurs en France, le modèle coopératif sort même renforcé de la crise sanitaire. Le chiffre d’affaires des 38 coopératives de l’Orcab-Artipôle s’est littéralement envolé : + 26 % sur un an et + 25 % depuis 2019, année avant covid. Il atteint aujourd’hui 1,2 milliard d’euros, ce qui fait de l’Orcab un acteur de tout premier plan de la distribution professionnelle du bâtiment en France. En dix ans, le CA a été multiplié par deux, tandis que le nombre d’adhérents a augmenté de 40 %. D’où vient cet engouement pour les coopératives ? «Notre modèle économique est pertinent, il correspond aux attentes des artisans, explique Stéphane Windsor, directeur général de l’Orcab. Nous avons du stock, nous livrons sur chantier, c’est notre force. Dès le début du confinement, nous avons gonflé les stocks, les camions circulaient et continuaient à livrer, ça a marqué les esprits et sûrement contribué à cet afflux de nouveaux coopérateurs qui ont rejoint nos rangs. Notre objectif est d’apporter de la performance à l’artisan. Faire en sorte qu’il sous-traite complètement sa chaîne d’approvisionnement, pour se concentrer sur ses chantiers et ses devis. La livraison, c’est notre ADN».
Daniel Le Guillant, électricien dans le Mobihan et président de l’Orcab, livre son analyse : «On demande aujourd’hui à un artisan d’être bon dans tous les domaines : son métier bien sûr, qu’il doit maîtriser, mais aussi tout le reste, le commerce, la mise à jour de ses connaissances, etc. Or il ne peut pas tout faire. Être un bon vendeur, ce n’est pas inné. Avec nos salles d’exposition, il sait qu’il dispose d’un appui solide. Un artisan, sa coop, c’est sa deuxième entreprise».
Portée par des vents favorables, l’Orcab s’est fixé une feuille de route ambitieuse : atteindre 50 coopératives en 2030 et porter à 15 000 le nombre d’adhérents. Deux projets sont mûrs et devraient voir le jour avant la fin de l’année, tandis que trois nouvelles salles d’exposition vont ouvrir à Lorient, Quimper et Poitiers. «On a envie de continuer et d’apporter une solution coopérative à tout artisan sur tout le territoire, conclut Stéphane Windsor. C’est réaliste».
* Orcab : Organisation des coopératives d’achat des artisans du bâtiment
38 coopératives en France
8400 «artisans coopérateurs»
36 salles d’exposition
600 fournisseurs référencés nationalement
Deux secteurs de poids : le bois (50 % du CA) et le sanitaire-plomberie-chauffage-carrelage (45 %). Gros œuvre et électroménager : 5 %.
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