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90 % des entreprises d’ingénierie anticipent une baisse de leur activité au 2e semestre

11 MAI 2020 - CFP

La fédération Syntec-Ingénierie a réalisé un baromètre auprès de ses adhérents la semaine du 27 avril. Sans surprise, 7 entreprises d’ingénierie sur 10 enregistrent une chute de leurs prises de commandes publiques et privées et 9 sur 10 prévoient un ralentissement durable de leur activité.

syntec

« L’ingénierie intervient à toutes les étapes des projets industriels et de construction et ce, dès leur genèse. 50 % de projets d’ingénierie en moins aujourd’hui, c’est 50 % de construction et d’installations en moins demain dans le BTP, l’industrie, l’énergie, etc. Notre secteur est un indicateur avancé de tendance de l’activité économique et du monde de demain », estime Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie. Durant la semaine du 27 avril, la fédération a interrogé un échantillon représentatif de ses quelque 400 entreprises adhérentes pour prendre la température de leur activité. Le constat est sans appel. Gel des contrats, suspension des appels d’offres en cours, report du second tour des élections municipales… Le baromètre révèle que 90 % des entreprises d’ingénierie anticipent une baisse de leur activité au second semestre 2020 et plus d’1 entreprise sur 2 estime que cette contraction excédera 50 %. Cela s’explique principalement par la baisse des commandes aussi bien dans le secteur privé que public, qui touche 70 % des répondants. Par ailleurs, 54 % des collaborateurs de ces entreprises sont en télétravail et 30 % d’entre eux sont désormais au chômage partiel.

Un plan de relance pour 6 entreprises sur 10
Le baromètre met également en lumière des problématiques de trésorerie pour les ingénieristes, qui sont des sociétés de services intellectuels sans réserve financière et qui ne peuvent pas stocker leur production. 62 % des répondants ont demandé des délais de paiement pour les échéances sociales et/ou fiscales, 33 % ont eu recours aux fonds de solidarité et 23 % au prêt garanti par l’État. Plus d’1 entreprise sur 2 sera en difficulté de trésorerie sous 6 mois, sans reprise de l’activité économique.

« La mise en place des mesures de sécurité sanitaire en vue de la reprise entraînera des coûts supplémentaires, pouvant atteindre pour une entreprise 200 € par salarié par mois », indique également le communiqué. Car 60 % des entreprises ont déjà préparé un plan de relance. Dans ce contexte d’incertitudes et de gel des commandes, elles anticipent néanmoins un redémarrage économique lent et étalé sur plusieurs mois. Pour plus d’un tiers des entreprises, celui-ci n’aura pas lieu avant au moins un an. Une reprise jugée bien trop lente par la profession et qui mettrait en danger l’ensemble des filières économiques.

Contribution à la sortie de crise
Pour amorcer la relance, les entreprises d’ingénierie appellent à travers leur fédération professionnelle à garantir un maintien de l’activité économique à travers la mise en place des conditions de soutien à la commande publique et la simplification et l’accélération des procédures administratives pour favoriser la relance économique. La profession appelle également au soutien de la santé économique des entreprises en garantissant un niveau suffisant de trésorerie et un accompagnement vers la reprise.

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