Si elle s’attend par la force des événements à une année 2020 en recul, la distribution en sanitaire-chauffage a vécu une année 2019 en nette croissance. La FNAS* qui avait dû reporter sa convention annuelle pour cause de confinement vient de dévoiler ses chiffres de l’année passée.
Le métier de prévisionniste est un exercice difficile… Pensant entrer dans un cycle de décroissance, le négoce a au contraire connu une année 2019 plutôt radieuse avec des ventes en progression de + 5,3 %. Et tandis que l’année 2020, démarrée sur les chapeaux de roue, s’annonçait sous les meilleurs auspices, la période de confinement est venue enrayer la dynamique, douchant les espoirs de maintenir le rythme de croissance. S’il a très vite réagi, adoptant un mode de fonctionnement dit «dégradé», généralisant le drive et les livraisons, le négoce en sanitaire-chauffage restera sans nul doute impacté par la crise sanitaire. A défaut de convention annuelle, Philippe de Beco, président de la FNAS, assisté de Jean-Pascal Chirat, président de la section chauffage et Michel Cattet, président de la section sanitaire-plomberie, ont présenté à la profession en visio-conférence les chiffres de l'année 2019.
En 2019, les achats des négociants en sanitaire, chauffage, plomberie, en hausse de + 7,4 % ont augmenté plus vite que les ventes (+ 5,3 %), signe manifeste d’une tendance au stockage en prévision de ventes fastes… Par grandes familles de produits, le chauffage demeure à plus de 52 % la principale activité des négociants. Sur ce segment, les achats des grossistes ont crû de + 10,2 % l'an dernier, avec de fortes disparités par types de produits. Sur le podium, la famille thermodynamique l’emporte haut la main, les PAC air/eau bien sûr, qui se sont développées de façon spectaculaire en rénovation sous l’effet des opérations «coup de pouce », mais aussi les PAC air/air qui ont littéralement cassé la baraque en 2019 avec près de 730 000 appareils écoulés contre environ 550 000 en 2018. Une progression qui s’est faite au détriment des chaudières fioul, mais aussi gaz.
Autre secteur de poids, le sanitaire a vu les achats des grossistes progresser de + 4,2 % en 2019. Les ventes ayant, pour leur part, progressé de + 4,8 % sur la même période, la différence traduit un effet de déstockage, une tendance déjà observée l’année précédente. La robinetterie et la céramique restent les poids lourds de la famille sanitaire. Ces deux produits, qui représentent ensemble près de 60 % des achats, voient leurs achats progresser respectivement de + 3,9 % et + 4,3 %. Autre secteur en forme, les meubles de salles de bains, dont les achats progressent de + 7,1 %, traduisant une meilleure appréhension de ce marché par la profession, notamment par une montée en gamme et une présentation améliorée dans les salles d’expo. Les receveurs connaissent un développement qualifié d’"exponentiel» tandis que, à l’inverse, la baignoire balnéo plonge.
Dernière grande famille de produits, la plomberie, dont les achats ont progressé de + 4,8 % en 2019, traduisant un léger effet de stockage puisque les ventes n’ont progressé «que » de + 4 %. Les tendances : tubes cuivre en retrait (-5,5 %), raccords cuivre et laiton en hausse (+ 8,3 %) et surtout envol du multicouche (+ 10,8 %).
*FNAS : Fédération Française des négociants en appareils sanitaires, chauffage, climatisation et canalisations
