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1 600 réseaux de chaleur à développer en France d’ici 2030

09 NOVEMBRE 2022 - CFP

C'est l'objectif de la Fedene et de l’association Amorce qui ont fait un point d’étape sur le développement des réseaux de chaleur et de froid. Yann Rolland, président du SNCU (syndicat national du chauffage urbain, appartenant à la Fedene), et Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce, se veulent optimistes pour le futur et prévoient que la part des réseaux atteigne 10 % de la production de chaleur en France d'ici 2030 (contre 4,5 % à ce jour).

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Baptiste Perrissin-Fabert (Ademe), Yann Rolland (SNCU), Nicolas Garnier (Amorce) et Alexandre Dozières (ministère de la Transition énergétique)

 

Yann Rolland (SNCU) a rappelé que la production de chaleur était le premier poste de consommation finale d’énergie du pays avec 41 % (devant les transports et l’électricité). On y retrouve les 900 réseaux de chaleur sur (ou plutôt sous) le sol français qui représentent à eux seulement 30 TWh (soit 4,5 % de la production de chaleur totale). « Un crève-cœur » pour Yann Rolland, mais le président du SNCU est optimiste. En effet, les réseaux de chaleur sont de plus en plus vertueux. En 2021, 63 % de la chaleur livrée par les réseaux était produite à partir d’EnR&R locales. « Contrairement aux solutions de chauffage qui utilisent du gaz naturel – importé à 95 % – ou du fioul – importé à 99 % – les réseaux de chaleur n’importent que 34 % de leur énergie. Cette indépendance garantit aux ménages, entreprises et services publics raccordés aux réseaux, un chauffage et une eau chaude sanitaire en continu », explique le président. A noter que la France compte 35 réseaux de froid à fin 2021, soit 0,8 TWh, mais que les objectifs de la PPE pourraient voir un triplement de la production de froid à horizon 2028.

Nicolas Garnier de l’association Amorce, a lui indiqué que le prix de vente moyen de la chaleur livrée par les réseaux était plus stable que ceux des énergies historiques (gaz naturel et électricité). « Il est resté relativement stable, avec une hausse de + 1,5 % entre 2020 et 2021 pour les réseaux de chaleur alimentés à plus de 50% d’EnR contre + 23 % pour les réseaux moins vertueux, plus dépendants aux énergies fossiles. Le prix moyen de vente des réseaux de chaleur était de 80 € HT/MWh en 2021 ».

RCU : 10 % de la prod de chaleur en France en 2030 ?

Le SNCU veut aller plus loin dans le développement de la chaleur R&R et donc des réseaux de chaleur. « On est convaincu qu’il y a une prise de conscience de la part des autorités publiques. Nous n’avons jamais eu autant de demandes de raccordements », indique Yann Rolland. Plusieurs mesures ont été mises en place pour encourager les collectivités territoriales à développer de nouveaux réseaux et stimuler le raccordement. Le schéma directeur national des réseaux de chaleur 2030 élaboré par l’association Via Sèva, le bureau d’études Manergy en partenariat avec Fedene-SNCU, montre un potentiel de développement des réseaux vertueux sur tout le territoire : plus de 1 600 projets identifiés, dont 1 337 créations de nouveaux dans des communes de toutes tailles. En somme, le but est d'atteindre 10 % de production de chaleur en France avec des réseaux de chaleur d'ici 2030. Cela permettrait de livrer près de 55 TWh de chaleur (contre 30 TWh à fin 2021). A noter que cet été, le ministère de la Transition énergétique a lancé le « raccordement express ». Se basant sur des coups de pouces CEE revalorisés, la filière espère raccorder 3 000 bâtiments tertiaires et résidentiels pour effacer la consommation de 2 TWh de gaz naturel d’ici 2024 grâce à ce raccordement express.

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