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Année record pour l'artisanat du bâtiment

27 JANVIER 2022 - L'Installateur

L’artisanat du bâtiment a connu en 2021 une croissance historique de + 12,5 %, rattrapage post-covid oblige. Si l’on se réfère à 2019, année avant la crise, la croissance reste très honorable (+ 2,5 %). Surtout, la rénovation énergétique s’inscrit désormais comme un marqueur fort de l’activité.

Rénovation chaufferie

Contents mais inquiets. C’est en ces termes que Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, a résumé l’état d’esprit des artisans du bâtiment en ce mois de janvier. L’année 2021 s’est achevée sur une croissance record de 12,5 %, du jamais vu. Mais ce chiffre est à relativiser après une année 2020 «confinée» en recul de – 9 %... En 2021, tous les segments ont progressé : le neuf (+ 11 %), comme l’entretien-rénovation (+ 14 %), qui reste la locomotive de l’activité, et davantage encore la rénovation énergétique (+ 16 %), qui décolle véritablement. A comparer avec une année « normale », à savoir 2019, l’activité progresse de 2,5 %, ce qui est loin d’être négligeable. Surtout, la rénovation énergétique fait en deux ans un véritable bond en avant (+ 4,5 %), démonstration de l’efficacité des dispositifs de soutien, MaPrimeRenov’ en tête. Rappelons que 700 000 « gestes » d’amélioration de la performance énergétique des logements ont été réalisés grâce à MaPrimeRenov’ dans le courant de l’année dernière.

En ce début d'année 2022, les carnets de commandes restent bien garnis et s’élèvent à 91 jours en moyenne, soit 19 jours de plus qu’à la même période il y a un an. On constate cependant une baisse depuis le mois de juillet, après un pic à 111 jours, traduisant un retour à une situation plus normale après une année atypique. Côté emploi, le dynamisme est de mise. Les TPE du bâtiment ont recruté 26 000 salariés l’an dernier et 66 000 apprentis. S’il se refuse à parler de pénurie, Jean-Christophe Repon reconnaît que les entreprises peinent à trouver du personnel, 70 % d’entre elles exprimant des difficultés à recruter. Pour l’année 2022, la Capeb table, sauf imprévu, sur une croissance comprise entre 2 et 3 %.

 

55 % des artisans n’ont pas répercuté les hausses du coût des matériaux

Tout n’est pas rose cependant et des motifs d’inquiétude existent. «Tout va bien dans l’activité pour le moment, mais avec un grand stress dans le travail pour les chefs d’entreprises artisanales, dont certains sont au bord du burn-out». La Capeb a fait réaliser par la Banque de France une étude sur l’impact financier de la crise sanitaire sur les TPE. Il en ressort que le taux d’endettement des entreprises s’est nettement accru pendant la période, progressant de 20 points entre 2019 et 2021. On observe par ailleurs une baisse de rentabilité des entreprises, avec un résultat net moyen qui passe de 3,9 % à 3,5 % du chiffre d’affaires, soit une chute de - 10 %. Les trésoreries en revanche se portent mieux, elles s’établissent en moyenne à 78 jours de chiffre d’affaires (55 en 2019), ayant vraisemblablement bénéficié de l’effet amortisseur des mesures de soutien mises en place, le PGE notamment.

Une autre étude a été menée en fin d’année afin de mesurer l’impact sur l’activité de la hausse des prix des matériaux et des difficultés d’approvisionnement. Sur l’année entière, une hausse des prix de 18 % a été constatée. Seuls 45 % des entreprises interrogées ont déclaré en avoir répercuté une partie sur leurs clients, à hauteur en moyenne de 33 % du montant de la hausse. Quant aux difficultés d’approvisionnement, elles s’installent dans la durée : elles touchaient 60 % des sondés en fin d’année contre 53 % en juillet.

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